Romain Ménard (Infini de l'ESCP)
Quand on m'a parlé de Saint Jean, j'ai d'abord été plus que sceptique. Qu'est ce que je vais " m'emmerder " à faire une prépa en France (NDLR : Romain a suivi sa scolarité à Londres) alors que je suis pris dans une des meilleures universités anglaises ? De même, que vais je faire dans le Nord ? C'est moche, il fait froid et il pleut tout le temps ! Mais bon, j'ai quand même déposé mon dossier, " pour voir "… L'entretien avec M. KD (KD, c'est M. Cadet, le big boss) s'est relevé déterminant. Sa vision de l'enseignement m'a plu ; il m'a dit qu'à Saint Jean, la forte complicité entre les élèves, la solidarité et l'esprit de groupe étaient des valeurs fortes. J'ai pu vérifier très tôt que ce n'était pas des paroles en l'air : l'internat, ainsi que deux années de travail intense, forgent en effet des amitiés consolidées dans le sport, les voyages et la fête, amitiés qui perdurent au-delà de la prépa.
La désintégration reste à mes yeux un des moments les plus forts de l'année : après deux semaines de concours exténuants physiquement et moralement ( et croyez-moi, démonter que E est un hyperplan, ça ne laisse pas indifférent !), nous sommes allés fêter cette délivrance avec nos kharrés à Tardinghen sur la Côte d'Opale. Après 110 km de vélo, vent force 8 dans le nez ( jamais fait un truc aussi difficile !), nous " rejoignîmes nos luxueuses tentes " pour trois jours de fête, de sport et de détente entre plage et piste de danse.
C'est à ce moment que j'ai pleinement pris conscience de la cohésion qui régnait entre nous. Nous venions de franchir l'obstacle ensemble. Au final, ce que l'on retient, ce ne sont pas les heurs de travail passés devant son bureau, ce sont les émotions fortes que l'on a ressenties toute l'année.